Casablanca, le 31 mai 2021 - « Le monde d’après : quelle place pour les pays de la rive Sud de la Méditerranée ? » Telle est la thématique d’actualité traitée par la Fondation Attijariwafa bank, dans le cadre de son cycle de conférences digitales « Échanger pour mieux comprendre ».
La rencontre qui a eu lieu le 27 mai 2021 en live streaming sur la chaîne Youtube de la Fondation, a réuni M. Fathallah Sijilmassi, CEO de Positive Agenda Advisory, Ancien Ambassadeur et Mme Agnès Levallois, Enseignante à l’IEP (Institut d’études politiques) de Paris, Maîtresse de Recherche à la Fondation de Recherche Stratégique (FRS) et Vice-Présidente de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO) ; sous la modération de M.Zakaria Garti, Principal Banker à la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement et Acteur associatif.
A l’écoute constante des préoccupations des opérateurs économiques, des universitaires et des acteurs de la société civile, la Fondation Attijariwafa bank a donc choisi de donner la parole à deux experts de renom dans les domaines des relations internationales et de la diplomatie, pour livrer des clés de compréhension des enjeux géostratégiques qui vont influer l’avenir de la région du Sud de la méditerranée et ses relations avec le reste du monde, en particulier avec l’Europe.
Un passionnant échange entre les deux conférenciers a permis de mettre en perspective les grands défis qui se posent à la région, à la fois dans les domaines économique, démographique, technologique et de développement durable. Contrairement aux idées préconçues, affirme M. Sijilmassi, la mondialisation ne serait pas remise en cause. En revanche, elle est appelée à être remodelée avec la multiplication de groupements régionaux. « Dans cette dynamique, la réalité africaine doit être renforcée via la coopération Sud-Sud. La stratégie du groupe Attijariwafa bank est, à ce titre, une parfaite illustration de cette dynamique ».
Pour Mme Levallois, le développement de l’Europe ne peut se faire sans la rive Sud de la Méditerranée. « Il est dans l’intérêt de l’Europe de repenser la coopération avec la zone Sud, tout en engageant un débat sur l’arbitrage des priorités entre l’Est du continent et le Sud de la Méditerranée ». L’arrivée de nouveaux acteurs comme la Chine, la Russie ou la Turquie, obligerait l’Europe à réévaluer sa relation dans le sens d’un rééquilibrage entre les zones Est et Sud, en évitant de tomber dans des relations exclusives ». Cependant, l’échec de l’intégration régionale des pays maghrébins ne permet pas, à ce jour, d’optimiser cette coopération. De plus, elle leur coûte, chaque année, 2 points de croissance, soit un manque à gagner considérable. Cependant, en l’absence de cette intégration, le Maroc a développé ses échanges avec les pays de l’Afrique subsaharienne. Et la consolidation de cette coopération Sud/ Sud intra-africaine (via l’Union africaine notamment), accroît les chances de construction d’un partenariat plus fort et plus équilibré avec l’Europe. D’où la nécessité d’accélérer la résilience africaine qui soit à la fois inclusive, verte et digitale.
À travers cette nouvelle conférence-débat qui a suscité de nombreuses questions d’internautes auxquelles ont répondu les intervenants, la Fondation Attijariwafa bank démontre, une fois de plus, sa volonté de favoriser le débat et la réflexion sur des questions qui engagent l’avenir de notre pays et de notre continent, en faisant appel à des experts reconnus pour leurs compétences et la pertinence de leur analyse.
Lien du replay : https://www.youtube.com/watch?v=PYHU0e0sAlM&t=2672s
VERBATIMS
Fathallah SIJILMASSI
Il faut sortir des débats institutionnels pour traiter des problématiques concrètes telles que la démographie, les jeunes et l’emploi. Sachant que l’Afrique comptera 4,5 milliards d’habitants en 2100 ; et 50% des jeunes de moins de 18 ans seront Africains, les défis migratoires et sécuritaires à venir seront primordiaux. Il faut se décomplexer par rapport à l’ancienne conception selon laquelle les pays développés détiendraient les réponses à toutes les problématiques. dans la reconfiguration mondiale actuelle, les pays émergents ont eux aussi développé des leviers pour apporter des solutions, tout en jouant un rôle plus important à l’international, au-delà des considérations économiques ou sécuritaires.
Agnès Levallois
Pour résoudre les problèmes migratoires actuels, je plaide pour la libre circulation des personnes dans les deux sens afin de fluidifier les courants entre les deux rives de la Méditerranée. Selon de nombreuses recherches, plus les personnes circulent librement, moins il y a de problèmes migratoires. C’est le seul moyen de réduire la méfiance et la défiance les uns vis-à-vis des autres. Je rêve aussi d’un grand Erasmus méditerranéen qui contribuerait à cette ouverture dans les deux sens et une meilleure connaissance des uns et des autres.
Bio Express des intervenants
M. Fathallah SIJILMASSI, Président Fondateur de Positive Agenda Advisory, est également Senior Advisor et/ou Administrateur auprès d’institutions économiques, financières et académiques.
Ancien Ambassadeur de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, et ancien Secrétaire Général de l’Union pour la Méditerranée(UpM), M. Sijilmassi est Docteur en Economie Internationale, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble et diplomate de carrière. Il a exercé plusieurs hautes fonctions au sein de l’administration marocaine qui l’ont conduit à participer à la négociation de plusieurs accords économiques internationaux. M. Sijilmassi est également l’auteur d’un ouvrage de référence paru en 2019, « L’avenir de l’Europe est au Sud », co-édité par deux Think Tanks (CEPS - Bruxelles et EMEA-Barcelone) et couronné en 2020 par le prix du livre économique francophone.
Mme Agnès LEVALLOIS est Maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), spécialiste des évolutions politiques, économiques et sociales du monde arabe contemporain et de l’analyse des conflits au Moyen-Orient. Elle a été Directrice de l’information et des programmes de RMC-Moyen-Orient (filiale arabophone de RFI) et Directrice adjointe de la rédaction de France 24 en charge de l’antenne arabe. Elle est enseignante à l’Institut d’études politiques de Paris et vice-présidente de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO) et membre du Comité de rédaction de la revue trimestrielle Confluences Méditerranée.
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